L’Alsace et la pandémie de Covid -19

 

 

 

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L’Alsace et la pandémie du coronavirus

                                                                      

L’Alsace fut un foyer important de l’épidémie du coronavirus en France. Un rassemblement évangélique à Mulhouse, qui réunit quelques milliers de personnes du 17 au 24 février, semble avoir été un premier déclencheur. D’emblée, les malades affluent à l’hôpital de Mulhouse rapidement saturé. Quand la France est confinée à partir du 17 mars, l’Alsace paie le prix fort. L’actualité est braquée sur elle. Le personnel soignant y est héroïque et exemplaire. Il va servir de modèle, expérimentant avant tous les autres en France les méfaits du virus. Un hôpital militaire de campagne, opération spectaculaire et largement médiatisée, est installé à Mulhouse pour faire face à la demande des lits de réanimation. Les premiers TGV médicalisés partent des gares alsaciennes pour transporter des malades vers des régions françaises moins exposées. Avions et hélicoptères complètent le dispositif. L’Alsace connaît, 80 ans après la première, une nouvelle évacuation… La Suisse et l’Allemagne accueillent des patients de la région.   Paradoxe : les portes de l’étranger s’ouvrent pour eux alors que les frontières se ferment aux voisins.

Quand le pays est « déconfiné », le 10 mai 2020, l’Alsace reste sous observation. Elle apparaît, comme l’ensemble du Grand Est, en zone rouge. Une nouvelle marque d’infâmie ? Elle a malheureusement comptabilisé dans cette période 2400 morts et même si la situation s’est améliorée, l’on continue de mourir encore de ce funeste virus. On craint une seconde vague. La reprise économique et surtout touristique est compromise. Y survivra-t-elle ? Ecoutons le poète, en l’occurrence Jean-Paul de Dadelsen (1913-1957) proclamer, dans son admirable Goethe en Alsace, sa foi en l’Alsace « Pays du milieu… Pays de Kléber, pays d’Albert Schweitzer. Par sa vitalité, sa solidité, sa lourdeur, ses lits à hauts édredons rouges, carrefour de tous les sangs d’Europe, pays fait pour durer. »

Gabriel Braeuner, Newsletter du Réseau des Sociétés d’Histoire du Rhin Supérieur, juin 2020

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