Si Nicolas Mengus était un numéro, ce qu’à Dieu ne plaise, il serait pour un temps furtif le numéro 426, soit le nombre de ses écrits depuis 1989 où il dessinait pour l’Inquisiteur qu’éditait alors l’association des étudiants en histoire de l’université de Strasbourg. Mais au moment où je rédige ce texte, il aura certainement déjà changé de numéro. Il suffit, semaine après semaine, de le suivre dans l’Ami Hebdo dont il est le collaborateur depuis 2002 et le très fécond journaliste depuis lors, spécialiste reconnu, non seulement des châteaux-forts mais aussi des Malgré-Nous et de toutes les questions relatives à l’incorporation de force et des drames qu’elle entraina.
Ce brillant médiéviste avait soutenu une thèse d’histoire en 1998 sur les sires d’Andlau au Moyen Age et était devenu très tôt un de nos excellents spécialistes des châteaux forts, publiant dès 1994, entre autres, un article avec Jean-Michel Rudrauf sur le château d’Andlau -c’est-dire si ces deux se connaissent ! Qui ne se souvient parmi les historiens du très compétent et efficace secrétaire correcteur de la Fédération des Sociétés d’histoire pour le N.D.B.A de 1994 à 2002 ? L’Ami hebdo lui confia en 2002 un dossier sur les Malgré-Nous, soit un domaine radicalement différent de celui dans lequel il excellait jusque-là. Le dossier fut excellent, l’Ami hebdo sut le retenir, il y est toujours. Ce journal est devenu, grâce à Nicolas, incontournable sur cette page douloureuse de notre histoire. Lui-même s’est fait un nom sur le sujet. Nous connaissons le site qu’il anime sur ce thème, son dossier magazine en 2005 intitulé Comprendre … l’incorporation de force (magazine plus cd rom), les ouvrages publiés avec André Hugel, en 2007 et 2008 sur Les incorporés Alsaciens dans la Waffen SS , et en 2010 ce livre connu de tous : Malgré nous ! Les Alsaciens et les Mosellans dans l’enfer de l’incorporation de force. Ce second pole d’intérêt n’a pas effacé le premier. Nicolas est toujours l’un de nos meilleurs spécialistes des châteaux forts en Alsace. L’Académie d’Alsace ne lui a-t-elle pas remis, ainsi qu’à son alter ego Rudrauf, le prix de la décapole, pour leur ouvrage à deux mains, sur les châteaux forts en Alsace en 2014 ?
Mais bon sang ne sautait mentir, Nicolas est aussi un illustrateur, reprenant ainsi un flambeau familial où les artistes dessinateurs et peintres sont nombreux. Est-ce pour cela que nous l’avons vu collaborer, il y a quelques années, sur le château du Haut Koenigsbourg, avec l’illustre Jacques Martin, l’équivalent d’Hergé et d’Edgar P. Jacobs, le père d’Alix et de Lefrang, celui de la Grande Menace, et de l’élégante mais inquiétante figure du mal, Axel Borg, suédois d’origine, surgi un jour de 1952, d’un manoir proche du Haut-Koenigsbourg, que Georges Bischoff et moi-même continuons, depuis des décennies de vénérer avec un zèle constant. Qui veut d’ailleurs saisir l’histoire antique et médiévale trouvera dans le dessin précis et surtout documenté de Jacques Martin un guide précieux et fiable. D’ailleurs, je vois apparaître de plus en plus d’articles signés Nicolas Mengus sur l’antiquité. Il s’est placé sous de favorables auspices. Cette amplitude large dans laquelle il installe ses recherches, de l’antiquité à nos jours en passant par un vivant Moyen Age, ne pouvait échapper à notre académie. Il était temps qu’il nous rejoignît, bouclant ainsi une boucle, entamée il y a quelques années déjà, en 2000, quand sa thèse, sous la direction de Francis Rapp et de Georges Bischoff, Les sires d’Andlau au Moyen-Age fut publiée par la Société savante d’Alsace et primée par notre belle académie. Cher Nicolas Mengus, vous êtes ici chez vous !
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