L’Introduction de la Réforme à Colmar en 1575 : une si longue attente !

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Le 15 mai 1575 eut lieu, à huit heures du matin, en l’église des Franciscains, vide depuis plus de trente ans, le premier culte évangélique de Colmar. Le gouvernement de la cité s’était déplacé en grand nombre. Le pasteur qui devait prendre en charge la communauté protestante de Colmar n’étant pas encore désigné, ce fut le pasteur du village de Jebsheim, situé au nord-est de Colmar, Jean Cellarius qui officia. Il prêcha. Un choeur improvisé entonna « Es ist das Heil uns kommen her von Gnad und lauter Güte». Colmar était devenue protestante. Enfin ! Un demi-siècle après les autres. On ne l’attendait plus. Elle avait emprunté quelques routes buissonnières avant d’y arriver.

On attendait la Réforme vers 1525, on dut patienter cinquante ans avant de l’introduire officiellement. Le Magistrat avait longtemps hésité et s’était entouré d’un luxe de précautions juridiques avant de donner son aval… au dernier moment. Pour les historiens, Colmar est une ville de Réforme tardive : eine spät Reformationsstadt. La formule est admirable et la classification typique de nos manies de créer des catégories ou de ranger les villes comme on range ses chaussures : dans des boîtes toutes faites.

Des attardés de la Réforme ?

Autrement dit, nous serions, compte-tenu de notre date de naissance, des attardés de la Réforme. Comme ces enfants qui n’arrêtent pas de grandir et qui prennent un peu de retard dans leur scolarité. On sait qu’ils finiront par y arriver, mais on ne sait pas quand. On fait preuve à leur égard d’indulgence et de patience. Un demi-siècle de patience dénote une certaine maîtrise. Il fallait juste leur faire confiance et ne pas désespérer. A la bonne heure, cela valait la peine d’attendre ! C’est peut être cela la Réforme à Colmar : une vendange tardive. Le grain était mûr, très mûr. Il ne pouvait pas l’être davantage, il fallait rentrer la récolte. Le fait est que nos responsables d’alors, aux prix d’atermoiements successifs qui confinent parfois au génie politique, ont mis un demi-siècle de plus que Strasbourg ou Bâle pour rejoindre le camp de la Réforme. A quoi il faut ajouter autant pour se décider entre le protestantisme de Luther et celui de Calvin. Ce n’était plus une vendange tardive mais un vin de glace : le meilleur !

Et  pourtant, on est resté sobre, on ne s’est pas ruiné pour ce premier jour. On n’a pas construit une nouvelle église. On a utilisé celle qui était vide depuis quelques décennies, l’ancienne église des Franciscains. On n’a même pas, comme à Strasbourg et Bâle, bouté dehors les catholiques de leur église traditionnelle, leurs cathédrales, en l’occurrence, ici, l’église Saint-Martin. On n’a pas dérangé, non  plus, quelques illustres pasteurs de Strasbourg, du duché de Wurtemberg ou d’ailleurs. On a trouvé une solution locale. Pas loin d’ici, à Jebsheim, le Pasteur Keller pourrait faire l’affaire. C’est un homme probe, c’est un excellent pasteur. Certes, ses prêches ne brillent pas comme brillent ceux des universitaires strasbourgeois et bâlois, mais Colmar n’est pas une ville de clercs, d’écoliers et d’étudiants. Elle n’a pas l’éclat qu’eut au début du siècle Sélestat, son école latine et ses humanistes. Mais notre Johann Keller est loin être un sot, il vient de latiniser son nom. Il s’appelle désormais Cellarius. Il a étudié à Lausanne, Zurich et Tübingen. Puis, il fut maître d’école et officia à l’église de Riquewihr  avant de devenir pasteur de Jebsheim. Ce n’est plus n’importe qui. Regardez-le sur le portrait que nous avons gardé de lui. Avec son bonnet, sa collerette et sa fraise, son manteau noir, il en impose. Il semble habité par sa mission. Jebsheim, d’où il vient, n’est pas le dernier des villages. Possession des seigneurs de Berkheim, la commune a déjà introduit une première fois la Réforme en 1521, et plus sérieusement en 1555. C’est dire si elle a de l’avance sur Colmar, elle serait même son ainée. C’est d’Orient qu’est venu la lumière, c’est de Jebsheim, à l’est de Colmar, qu’aujourd’hui est venu le salut !

Le grand essor de l’Occident

Mais d’abord où nous situons-nous ? Prenons un peu de recul, élargissons notre champ de vision, intégrons nous dans une histoire, donc une chronologie et une géographie. Le siècle dans lequel les Colmariens vivent et celui du grand essor de l’Occident qui va en gros de 1492 à 1600 et qui démarre avec la découverte du nouveau monde, les explorations portugaises, les conquistadores avides, les exterminations d’indiens et la conscience de Las-Casas

La prise de Grenade, en 1492 également, a fait tomber le dernier bastion musulman en Espagne, les récurrentes guerres d’Italie ont déchiré l’Europe qui pourtant s’est enrichie. L’afflux de l’or et de l’argent sud-américain, la croissance des échanges avec le nouveau monde ont favorisé l’essor de l’économie européenne qui reste tributaire des cadres économiques et sociaux traditionnels. Le monde des corporations a encore quelques beaux jours devant lui et plus généralement l’aube de la Renaissance ne s’est pas libéré de l’automne du Moyen-Age. C’est là encore une construction chronologique récente. Le monde de la Renaissance est à maints égards encore celui du Moyen-Age.

Dans cette Europe, quelques monarchies ou empires donnent le la. Longtemps,  Francois 1er s’est opposé à Charles-Quint. Ils ont été de puissants souverains. Si le premier a dû renoncer à ses rêves européens, il a réussi à poser les jalons d’une monarchie moderne. Le second, héritier d’un immense empire, de l’Espagne et de ses colonies, des Pays Bas et de la Franche Comté, s’oppose à une autre puissance, celle des Ottomans. Emerge aussi le royaume d’Angleterre sous la conduite du tyrannique Henry VIII, qui rompt avec Rome  en 1534, puis sous celle  plus éclairée mais non moins cruelle d’Elisabeth, célébré par Shakespeare.

Ce siècle fut aussi espagnol, celui de Philippe II qui conjugue puissance politique, prospérité matérielle et épanouissement artistique au service d’une église catholique triomphante. Le Portugal a été livré à l’Espagne, les deux couronnes ont été réunies en 1580. Le Royaume de France  s’est encore stabilisé sous le règne de Henri II, à partir de 1547, qui poursuit sa politique de renforcement de l’Etat mais les tensions religieuses menacent cette prospérité et paix fragile. Sous la régence de Catherine de Médicis, catholiques et protestants se radicalisent, prennent les armes et s’étripent. Le massacre de la Saint Barthélemy  intervient le 24  août 1572.

Elargissons la focale encore un tout petit peu. La Russie oscille entre réforme et terreur sous le règne d’Ivan IV, à partir de 1547, dont la folie et la cruauté lui vaudront le surnom de « terrible ». Son voisin, le royaume de Pologne, uni au grand duché de Lituanie, connaît la paix religieuse grâce à la tolérance d’Etienne Ier qui y règne de 1576 à 1586. Plus loin encore, naissent de grands empires, le Royaume du Congo, prospère et bien organisé que découvrent les Portugais. Un nouvel empire apparaît en Inde, celui des Moghols. Abbas le Grand, représentant le plus brillant de la dynastie chiite des Séfévides, construit un Iran centralisé et unifié. Mais, plus près de nous, celle qui inquiète, celle qui se trouve aux portes de l’Europe et la menace, c’est la puissance ottomane, de Soliman le magnifique, qui a affermi son Empire en Egypte, en Perse et surtout en Europe centrale. Après la bataille de Mohacs en Hongrie, en 1526, la voilà aux portes de Vienne.

La robe sans couture déchirée

Dans cette Europe du Nord qui nous occupe, dans ce Saint Empire Romain Germanique qui nous sert de cadre, la date de 1517, quand le moine augustin  Martin Luther affiche ses 95 thèses à Wittemberg, résonne comme une déflagration.

Elle est d’abord le point d’aboutissement d’un long étiolement de l’Eglise de Rome qui ne finit pas de se décomposer. Il est bien loin ce vigoureux XIIIe siècle quand fleurirent les ordres mendiants, les Universités savantes et s’affirma l’homo scholasticus, quand les croisades constituèrent autant un itinéraire spirituel  qu’une entreprise partagée par la chrétienté. Les tragiques XIV et XVe siècles l’affectent profondément. Rome n’est plus dans Rome et la monarchie française a mis la papauté sous tutelle avant de l’établir en Avignon en 1309.  La chrétienté se déchire et connaitre à nouveau un grand schisme quand deux papes, deux obédiences s’opposent de 1378 à1417. Les conciles de Bâle, Ferrare et Florence , de 1431à 1449, s’opposent au pape, compromettent l’union et suscitent l’émergence des église nationales, la gallicane, l’anglicane, entre autres. Et si Rome a fini par retourner à Rome en 1377 mais la papauté n’a pas résisté à la tentation politique et mondaine que les papes de la Renaissance, Alexandre VI Borgia, Jules II et Léon X Médici personnifièrent si négativement. Cela fait un siècle que Jean Hus brûla à Prague, accusé d’hérésie. Il avait pourtant exprimé la nécessité de se reformer. Des ordres religieux s’y risquèrent revenant à une plus stricte observance, le clergé séculier si refusa. D’autres encore en dehors de la communauté des clercs choisirent des voies plus sensibles, plus personnelles d’approfondissement religieux. Les frères de la vie commune en Hollande par exemple, représentant d’une dévotion plus intérieure, plus intime, plus moderne., en quelque sorte. C’est en 1427 que Thomas de Kempis achève l’incomparable Imitation de Jesus Christ au prodigieux succès. L’église n’avait plus le monopole de la vie religieuse. Le laïcat disposait désormais d’un idéal religieux à sa mesure. Le dévot n’est plus un moine mais un familier de Dieu.

La date de 1517 est enfin le point de départ d’une révolution religieuse qui va s’étendre à une grande partie de l’Europe du nord, Allemagne, Suisse, Scandinavie -la Baltique est devenue un lac luthérien- Angleterre, Ecosse, Pays-Bas. La Réforme va briser le rêve de monarchie européenne de Charles-Quint.  L’Europe est plus divisée que jamais. La Contre-Réforme catholique après le concile de Trente (1545-1563) n’arrangera pas la situation. On en viendrait presque à oublier que ce siècle fut aussi celui de la Renaissance, de l’imprimerie en plein essor, celui de l’humanisme, du retour aux sources gréco-latines, d’Erasme et de la République des lettres qui n’a pas de frontières. Mais elle est aussi celle de l’atroce vision de la crucifixion de Grünewald, contemporaine de l’irruption de Luther dans l’histoire, des pestes récurrentes et mortelles, des procès des sorcières et des bûchers.

La cité décapolitaine

Et au milieu de tout cela, il y a Colmar. Pas la moindre des villes décapolitaines. Ville immédiate d’empire, après Haguenau, l’ainée où siège le Landvogt impérial, mais une ville essentielle dans ce dispositif singulier de ligue urbaine, qu’est le Zehstädtebund, qui vit  se réunir, en 1354, sous l’égide de l’empereur Charles IV, dix villes alsaciennes, pour la plupart nées au XIIIe siècle, pour se promettre assistance et secours mutuel et s’engager à ne jamais se laisser séparer de l’Empire. Colmar y tire son épingle du jeu, et compte-tenu de sa taille, envoie  des délégations aux autorités impériales, participe aux diètes d’Empire et se montre tout au long du XVIe siècle très active pour défendre les villes de la décapole en se dressant résolument contre la tentation toujours récurrente des Habsbourg de ramener les villes impériales au rang de vassales. Elle s’y entend pour accueillir les empereurs avec faste : Sigismond en 1418, Frédéric III de Habsbourg en 1442 et 1473. Maximilien I est l’hôte de la ville quatre fois : en 1492, 1493, 1498 et 1503, Ferdinand II, en 1562, clôt l’illustre liste. Habile, légitimiste, Colmar est fidèle.

A défaut d’être opulente, elle rassure derrière ses fortifications dont le tracé n’a pas vraiment évolué depuis la fin du XIIIe siècle, se contentant d’un toilettage et d’une adaptation à l’évolution de la puissance de feu confiée au très compétent architecte strasbourgeois Daniel Specklin en 1580. Elle est un gros bourg rural, qui assure et assume. Ses marchands et négociants sont désormais présents sur les foires régionales et rhénanes. Le commerce du vin lui a apporté la notoriété et  la prospérité. Il débouche sur la Suisse et le nord de l’Europe. Du port du Ladhof, les tonneaux transitent par Strasbourg et descendent le Rhin jusqu’à Cologne et les Pays-Bas. De là, les navires de la Hanse poursuivent le périple, pourvoyant les villes d’Allemagne du Nord, de la Scandinavie et des côtes baltes. Quelques marchands ont pignon sur rue. Ludwig Scherer qui fit construire la maison dite Pfister était chapelier mais avait fait fortune dans le commerce d’argent dans le val de Lièpvre. Le savoyard Claude Sison rachète sa maison en 1596. Il s’est enrichi avec le commerce de la soie, son stock est évalué à 5600 florins. Il est un des hommes les plus riches de Colmar.

On ne construit plus guère d’église en ville. Celles que le Moyen-âge a érigées sont suffisantes. Les bâtisses que l’on édifie désormais sont privées. Intellectuellement Colmar n’est pas un phare, elle n’est pas ignare non plus. Les moniales d’Unterlinden ne produisent plus les chefs-d’oeuvre théologiques, calligraphiques et mystiques d’autrefois, mais elles n’ont pas perdu leur foi, les dominicains sont revenus, après quelques égarements à une plus stricte observance à la fin du XIVe, mais ils ne marquent plus de leur empreinte la vie intellectuelle de la cité.  L’aventure de l’esprit ici est individuelle. Il lui arrive de produire des génies, la gloire des peintres et des graveurs, Martin Schongauer notamment. Elle est rarement collective comme à Sélestat et son école latine qui fit rayonner le nom de la cité de 1450 à 1525. Il a manqué à Colmar une personnalité exceptionnelle comme Beatus Rhenanus ou Jacques Wimpfeling, un pédagogue innovant et fédérateur comme Louis Dringenberg,  et un lieu actif de rayonnement et de diffusion, comme le fut, dans la même ville, l’école latine. L’imprimerie n’a pas tout a fait joué le rôle qu’elle joua ailleurs. L’expérience du mystérieux Farckall, de 1522 à 1524, fut souterraine et trop éphémère ; celle de Bartholomé Gruninger à partir de 1538, fut exaltante et désastreuse. L’imprimeur se ruina en publiant les Vies parallèles de Plutarque traduites par l’érudit mais vaniteux Obristmeister Hyeronymus Boner. Il quitta Colmar à la sauvette pour disparaitre à tout jamais en 1543.

Une présence souterraine

Pourtant, grâce à l’imprimerie, elle s’était clandestinement ouverte aux idées nouvelles. En catimini. Qui connaît Farckall ? Qui est cet imprimeur qui choisit de s’établir à Colmar en 1522 avant de repartir deux ans plus tard ? Qui était-il ? D’où venait-il ? Pour ajouter au mystère, certains en firent un Anglais sans apporter pour autant des preuves décisives. En deux ans pourtant quel bilan ! Il fut notre premier imprimeur. Il fut aussi un remarquable propagateur des idées luthériennes à une époque où, manifestement, Colmar ne songeait nullement à sauter le pas. Est-ce pour cela qu’on le laissa faire ? Il fut un parfait agent subversif des presses duquel sortirent dix-sept écrits dont le contenu ne laisse planer aucun doute sur ses sympathies.

A Colmar, son officine publie les commentaires de Luther sur les Evangiles, sa traduction allemande du Pentateuque et une dizaine de petits écrits de divers auteurs réformés, dont Zwingli. On lui doit aussi un pamphlet traitant de l’usure et présenté sous la forme d’un dialogue en cinq parties « Hie kommt ein Beuerlein », titre prémonitoire peu avant la Guerre des Paysans. Sans crier gare, il quitte Colmar. On le retrouve à Haguenau, autre ville de la décapole, de 1524 à 1527, où il continuera son travail d’imprimeur en publiant treize nouveaux écrits qui continuent à faire la part belle aux productions luthériennes. En 1530, Farckall est à Strasbourg chez l’imprimeur Jean Gruninger avant de disparaître définitivement.

Du temps de sa présence active à Colmar, quelle fut son influence réelle ? Son attitude pour le moins téméraire, reflétait-elle une attitude individuelle ou, au contraire, exprimait-elle les velléités d’un courant certes minoritaire mais déjà actif ? Reconnaissons que nous n’en savons rien ! Une dissension était apparue en décembre 1524 au sein de la cité quand le prédicateur bénédictin Hans, du prieuré de Saint-Pierre, avait violemment dénoncé dans ses sermons les mœurs dépravés du clergé. Le magistrat, soucieux de préserver la paix publique, exigea du Chapitre qu’il le limogeât tout en l’exhortant de veiller davantage aux bonnes mœurs et au comportement du clergé local.

Existait-il alors en ville une opinion publique, même ténue, adhérente aux idées nouvelles ? Lors de la nuit de la Saint-Etienne 1524, 600 personnes avaient manifesté devant la maison de l’Obristmeister Louis Hutsch. Ils remirent, quelques jours plus tard, une déclaration proposant treize points de réforme dans lesquels ils manifestaient leur désir de voir diminuer leurs contributions au clergé et leur souhait de voir ce dernier participer davantage aux charges publiques. Cette volonté populaire s’exprime à nouveau, quelques mois plus tard, en avril 1525, quand, en pleine sédition des paysans, l’aubergiste Bader fomente des troubles, s’empare du stock d’armes  remisé dans l’arsenal et n’omet pas de demander, une fois encore, la mise à disposition d’un bon prédicateur pour expliquer la parole de Dieu. Observons que ces revendications constituent un minimum, comparé à celles qui s’expriment ailleurs. Point d’aspirations égalitaristes pourtant si répandue dans la révolte paysanne, pas davantage de suppression de la messe ou celle du célibat des prêtres, par exemple.  Même dans la révolte, les séditieux colmariens sont presque sages.

En 1525, la Guerre des Paysans, qui s’était terminée tragiquement pour les insurgés, avait dissuadé Colmar d’introduire la Réforme. Jusqu’à la Paix d’Augsbourg, en 1555, elle ne semble guère progresser malgré son implantation tout autour de la ville.  En 1535, la Réforme avait été introduite dans les possessions des Wurtemberg en Alsace, le comté de Horbourg et la Seigneurie de Riquewihr. Elle était ainsi aux portes de Colmar pas tout à fait assurée cependant de son identité véritable. Mathias Erb, qui en fut le surintendant de 1538 à 1560, frayait volontiers avec le zwinglianisme zurichois. Son successeur Nicolas Cancerinus ramena  le troupeau dans un cadre plus strictement luthérien. Quant au pouvoir d’attraction de Horbourg, il ne fut vraiment efficient qu’à partir de 1552 quand Barthélemy Westheimer, ancien imprimeur à Bâle, devint pasteur.

Le Magistrat avait fini par obtenir le contrôle de l’administration des biens du clergé et même de ses mœurs par un décret daté de 1538. Les excès attribués aux anabaptistes, la qualité des artisans de la contre-réforme catholique comme le prédicateur dominicain de Saint-Martin, Jean Fabbri, ou le prieur des Augustins, Jean Hoffmeister, avaient encore retardé l’échéance.  Le premier, dominicain né à Heilbronn, avait donné satisfaction au Magistrat, au Chapitre et surtout aux fidèles. Comme Erasme et les humanistes alsaciens, il était conscient de l’urgence d’une réforme de l’église mais à condition qu’elle se réalisât au sein même de l’institution. Le second, prieur des Augustins, plus vindicatif, avait rédigé, à Colmar, en 1539, une diatribe violente contre Luther dont il réfutait les thèses : « Wahrhaftige Entdeckung und Widerlegung deren Artikel die M. Luther… » Il s’y révèle polémiste ardent et féroce, à la limite de, l’injure à tel point que l’autorité municipale, pourtant catholique,  saisisse le livre qui menace la paix religieuse et l’ordre public. Une promotion bienvenue permit au Magistrat de s’en débarrasser à bon compte. Charles-Quint l’appela à la diète de Ratisbonne pour polémiquer avec Martin Bucer.

La voie est libre !

La Paix d’Augsbourg, en 1555 qui établit officiellement la coexistence du catholicisme et du luthéranisme dans tout l’Empire, suivant le principe du cujus regio, ejus religio, soit une forme de territorialisation où les sujets doivent embrasser la religion de leur autorité, l’introduction de la Réforme à Haguenau, en 1565, le renouvellement du Magistrat colmarien, en 1564, qui voit arriver des hommes neufs, conduisent Colmar à enfin envisager d’introduire la Réforme. Parmi les nouvelles têtes Michael Buob, Sébastien Linck et Jean Goll. Les deux derniers avaient été expulsés autrefois de Colmar à cause de leur foi. La contre-réforme locale est intervenue trop tard. On ne croit plus, à l’intérieur de la population, à l’aptitude du clergé local à se réformer. Le Prédicateur Michael Buchinger a échoué, jugé trop conservateur.  Ses successeurs connaissent un sort identique : Jean Rasser d’Eguisheim, Mathias Goldenmann de Sainte-Croix, Theodorici, ancien curé de Molsheim mais originaire de Colmar. On n’en veut plus. On sait qu’il n’y a désormais plus de danger, ni sur le plan politique, ni sur le plan religieux pour passer à l’acte. Il faut juste un peu de temps pour s’y préparer. Un peu de temps dans l’esprit de la gouvernance colmarienne, ce n’est rien, c’est juste dix ans. A Colmar, la prudence est une seconde nature, une vertu cardinale même. Contrairement à ce que l’on pense, elle ne paralyse pas. Elle fait même avancer, mais lentement ! Alors, une dernière fois, on joue la carte de la sécurité. On s’adresse, une fois encore au juriste strasbourgeois, Jean Nerv, qui confirme à Colmar son droit d’introduire légalement la Réforme en respectant les dispositifs  de la Paix d’Augsbourg. Nous sommes le 13 mai 1575, un vendredi !

L’humilité est soeur de la prudence. On ne sait jamais. Mieux vaut ne pas en faire de trop. Ce n’est pas à Colmar qu’on viderait l’église principale, presque une cathédrale, pour y installer le nouveau culte comme on l’a fait à Bâle et à Strasbourg. Non, ici on est prévoyant. Cela fait trente-cinq ans qu’on a une église dont on ne sait pas quoi faire. Victimes de la peste, les franciscains ont abandonné leur église et couvent en 1541. Du couvent, on a fait un hôpital. Cela tombait bien, l’ancien hôpital médiéval du Saint-Esprit était vétuste. Les protestants ont besoin d’un lieu de culte ? Cela tombe bien, on en a un sous la main : l’église des franciscains fera l’affaire.

L’affaire fut rondement menée. Le samedi 14 mai, le magistrat et le conseil de la ville se réunirent et décidèrent d’introduire le culte luthérien pour le lendemain. On ne prévint ni les corporations, ni le conseil des échevins qui seront mis dans le coup le matin même de l’office. Ce goût du mystère, cette façon d’avancer discrètement sinon secrètement a de quoi étonner. Craignait-on vraiment que la tentative, pourtant préparée de longue date, échouât ? Ou sommes-nous simplement en présence d’une façon de gouverner propre aux responsables locaux qui forment une famille unie, consciente de ses intérêts personnels comme des intérêts de la ville, cohérente dans ses projets comme dans ses réalisations mais prudente dans la communication de ces derniers ? Colmar avait beaucoup appris de l’histoire tumultueuse des débuts de la Réforme, il y a cinquante ans. Elle avait su s’adapter avec une remarquable flexibilité à l’évolution d’une situation politique et religieuse qui avait fini par se décanter, elle s’était montrée vigilante et attentive durant un demi-siècle pour cueillir un fruit qui avait fini par mûrir.

Jean Cellarius tint donc son premier prêche dimanche le 15 mai en l’église des Franciscains. Selon Nicolas Cancerinus, le Surintendant de l’Eglise de Riquewihr-Horbourg, son sermon ne suscita ni acclamations ni louanges.  Son intérim fut de courte durée, remplacé quelques jours plus tard par Colmanus Poyger, pasteur de Horbourg, avant qu’on ne recrutât, dès le mois de juin, Christian Serinus, né en 1540, probablement en Bavière ou son père était maître d’école  avant de devenir pasteur près d’Ulm. Serinus restera à la tête de la communauté de Colmar jusqu’en 1603 et contribuera fortement au glissement doctrinal vers les réformés.  Chose surprenante, il n’entrait pas dans le choix initial de Nicolas Cancerinus qui aurait tellement aimé développer un lien étroit entre l’église colmarienne, celle des possessions wurtembergeoises et avec Strasbourg, bastion de l’orthodoxie luthérienne dans la région. N’avait-il pas œuvré pour faire venir à Colmar le théologien luthérien Johannes Pappus de Strasbourg. En vain ! Le gouvernement colmarien, soucieux de préserver son indépendance, n’était guère enclin à s’abandonner à une forme de suzeraineté wurtembergeoise ou strasbourgeoise.

Quelle Réforme à Colmar ?

Pourtant les premières années de la Réforme ne furent pas un long fleuve tranquille. Officiellement, les protestants colmariens avaient rejoint l’église luthérienne de la Confession d’Augsbourg. Les églises zwingliennes et calvinistes avaient été exclues de la Paix d’Augsbourg de 1555. Autrement dit, tout en s’alignant sur le plan doctrinal sur les églises réformées de Bâle et du Palatinat, Colmar continue, pour l’extérieur, à professer son appartenance à la Confession d’Augsbourg pour des raisons politiques. Du grand art diplomatique dans lequel elle excelle marqué cependant par de réelles tensions internes. Colmar avait refusé de signer la formule de concorde luthérienne, l’estimant trop tranchée vis-à-vis des autres mouvements de la Réforme protestante. Elle s’était prononcée pour une politique confessionnelle ouverte. Elle se paya même le luxe d’une controverse eucharistique quand le très réformé pasteur Serinus fut contré par son diacre luthérien Jean-Georges Magnus qui finit pas être expulsé avec deux autres diacres. Par la suite, l’opposition du nouveau diacre luthérien Andreas Irsamer à Serinus défraya la chronique locale de la dernière décade du siècle. Il faudra attendre le nouveau pasteur Ambrosius Socinus pour amorcer un virage plus net encore du côté des réformés de Bâle et du Palatinat. La période qui va de 1600 à 1528 peut être considérée comme la période réformée de Colmar par excellence sur le plan doctrinal. Elle prit fin en 1628 quand, en pleine guerre de Trente Ans, le sort favorable des armes à l’empereur catholique Ferdinand II, contraignit pasteurs et patriciat protestant de Colmar à l’exil. Quatre années plus tard, sous la protection des Suédois, le protestantisme retrouva droit de cité. Il était désormais exclusivement luthérien, qui plus est, dans l’orbite de Strasbourg.

Quels furent les effets immédiats de l’introduction de la Réforme ? Elle ne modifia pas d’abord le rapport démographique au sein de la cité. Les catholiques étaient encore majoritaires en 1604. Pour autant, le poids politique, économique et social protestant s’imposa rapidement. En 1584 déjà, la totalité des membres du conseil de la ville appartenaient à la confession d’Augsbourg. La paix d’Augsbourg continua à protéger les catholiques qui avaient pu garder l’église Saint-Martin. Crypto réformée sur le plan doctrinal, l’église locale s’inspira au début de l’organisation ecclésiastique luthérienne en vigueur dans l’église wurtembergeoise de 1559.  de même, elle hérita du catéchisme luthérien de Johannes Brenz que Cancerinus mit généreusement à disposition avant de le remplacer, en 1608, par un catéchisme plus proche de la doctrine réformée. Comme ailleurs, ce fut dans le domaine scolaire que les changements furent les plus sensibles. L’Ecole latine, attachée au chapitre Saint-Martin fut municipalisée en 1575. Un gymnase, établissement d’enseignement secondaire, vit le jour en 1604 dans de vastes et beaux locaux d’une construction Renaissance, aujourd’hui disparue, Grand’rue. Le nouvel établissement bénéficia du talent pédagogique et des qualités d’organisation de Christof Kirchner, originaire de Smalkalde, fils d’un pasteur de Thuringe. Colmar eut enfin le bonheur d’ouvrir, en 1604 une école des jeunes filles, confiée à Christophe Irsamer, fils d’Andreas qui s’était si violemment opposé à Serinus quelques années auparavant.

Quant aux dispositions sociales si caractéristiques des villes de la Réforme soucieuses de revaloriser le travail et de prohiber la mendicité « volontaire », la Réforme ne changea rien à Colmar. La ville avait pris ses dispositions bien avant 1575, s’inspirant d’ailleurs de ce qui se faisait dans des communes protestantes comme Strasbourg par exemple. Elle avait introduit le contrôle de la mendicité par des préposés municipaux, les Bettelvögte, incité les mendiants valides au travail, encadrés les mendiants locaux en les désignant par un insigne de reconnaissance, géré le Almosenkasten, le tronc des aumônes, placé à Saint-Martin en 1547… suivant en cela une recommandation de Martin Luther datée de 1523. Décidément, il y plusieurs maisons dans la maison du père à Colmar… Un dernier mot enfin pour caractériser économiquement cette courte période qui nous mène de l’introduction de la Réforme à Colmar en 1575 au début de la guerre de trente ans en 1618 : fastueuse !  En témoigne les belles constructions Renaissance qui parsèment la ville : Corps de garde, Maison Kern, Maison des Têtes, Poêle des Laboureurs, Maison des Arcades. Les vestiges de la renaissance architecturale allemande y sont nombreux. Quand le bâtiment va… Il alla plutôt bien jusqu’ à la funeste Guerre de Trente, un désastre économique, démographique et social pour une partie de l’Europe et plus particulièrement pour l’Alsace.

Singularités colmariennes

Essayons, pour terminer, de définir les caractéristiques de l’introduction de la Réforme à Colmar, Essayons d’en dire la singularité au sein du protestantisme alsacien.

Qu’elle fut tardive, nous l’avons dit et répété. En réalité, elle fut double, marquée par deux mouvements distincts. Le premier, quelque peu erratique, qui s’étend de 1522 à 1525 a été initiée par les classes populaires, agricoles plus précisément. Le second fut l’affaire d’une oligarchie urbaine qui savait où elle allait. Soit une tentative de réforme, venue par le bas, dans le premier cas de figure, et une réforme aboutie venue par le haut, dans le second.

L’échec du premier mouvement est dû, entre autres, à l’absence d’une personnalité marquante, capable de fédérer et le gouvernement municipal et la majorité de la population. Il n’y a pas, alors, de Réformateur colmarien, digne de ce nom. Cinquante ans plus tard, c’est l’absence d’une personnalité forte qui fait paradoxalement le succès de la Réforme à Colmar. Personne, parmi les pasteurs nommés, ne fait de l’ombre aux responsables politiques de la ville.

L’introduction de la Réforme, en 1575, est essentiellement due aux familles qui détiennent le pouvoir politique. Elles sont unies par des liens de mariage ainsi que par des intérêts économiques communs. Leur cohésion est telle que le Conseil de la ville peut se permettre d’avoir en son sein deux catholiques qui assistèrent au premier culte de Cellarius : Matthias Beer et Hans Henckel.

Le très décevant comportement du clergé catholique de Saint-Martin, son peu d’empressement à se réformer, avait conduit à répandre en ville une forme d’anticléricalisme ambiant, sans grande portée revendicative cependant. Qu’attendait-on durant toutes ces années à Colmar, sinon un homme pieux et érudit qui prêchât la vérité de l’Evangile ? Aussi ne saurait-on réduire le basculement vers le protestantisme aux seules défaillances du clergé et à l’habileté politique du pouvoir communal. Ne sous-estimons pas, même si nous sommes incapables de les mesurer, la force de conviction religieuse, le cheminement de la Foi, les voies du Seigneur, impénétrables comme chacun sait, et les lieux où souffle l’esprit sans parler d’une aspiration à une vie religieuse davantage tournée vers le cœur, autant laïque que communautaire. N’omettons pas de mentionner enfin l’attractivité des pasteurs et des cultes protestants des alentours immédiats, à Horbourg par exemple. Une proximité religieuse renforcée par des contacts professionnels et commerciaux quotidiens.

La Paix d’Augsbourg, en 1555, favorisa considérablement l’introduction de la Réforme dans notre ville qui fut libérée de la crainte de voir son adhésion à l’empereur impliquer de facto une adhésion à la Foi catholique romaine. L’introduction de la Réforme à Haguenau, en 1564, la rassura définitivement ou presque. Mais l’exemple de Haguenau la conforta également dans son émancipation par rapport aux Habsbourg et la toute proche régence d’Ensisheim, que l’évêque de Bâle, affaibli, actionnait en cas de conflit. En introduisant la Réforme protestante, Colmar  s’inscrivit dans la Paix d’Augsbourg, elle ne s’en éloigna pas. La cité rassura d’autant plus qu’elle n’envisageait nullement de supprimer le catholicisme et de séculariser les biens du clergé. Elle saisit l’idée opportune de laisser aux catholiques leur église de toujours, l’église Saint-Martin, s’évitant ainsi, dans l’avenir, quelques rancunes tenaces.

Dernière particularité enfin, que nous avons abondamment développée, le glissement doctrinal vers le calvinisme, de 1575 à 1628 qui répond autant à des préoccupations doctrinales que politiques. Depuis toujours, avant comme après l’introduction de la Réforme, Colmar fut particulièrement attentive à préserver son indépendance et à faire entendre sa voix dans l’orchestre décapolitain. Quand, en pleine Guerre de Trente Ans, elle se rapprocha de la monarchie française, on lui reprocha de ne penser qu’à elle. Le long chemin qui mène à l’introduction de la Réforme illustre fort éloquemment ce trait si caractéristique de son identité : Garder, sur le plan politique, une certaine liberté vis-à-vis des Habsbourg : garder, en matière religieuse, la même liberté vis-à-vis de l’Eglise de Strasbourg et l’église des possessions wurtembergeoises. On souhaitait rester maître chez soi ! Pour combien de temps encore ?

Conclusion

Si l’histoire immédiate de l’introduction de la réforme à Colmar s’arrête là, elle n’est en réalité que le point de départ d’un récit qui se prolonge encore aujourd’hui. « L’hégémonie protestante » fut de courte durée, un siècle à peine, et prit fin quand Colmar fut rattachée au Royaume de France du roi très chrétien, Louis XIV, en 1678, par le traité de Nimègue. La communauté protestante redevint minoritaire. Elle fut contrainte, en 1715 d’abandonner le choeur de son église, transformé en chapelle catholique de l’hôpital local et perdit toutes ses prérogatives politiques.  Colmar était redevenue une ville essentiellement catholique où ces messieurs du Conseil souverain, aux ordres du Roi et épousant sa religion, tenaient le haut du pavé, disciples et élèves des jésuites, peu nombreux en ville mais particulièrement actifs, qui rendirent la vie dure à Voltaire, égaré dans notre ville pendant treize mois en 1753-1754, dont ils débusquèrent l’imposture.

Mais il faut croire que c’est dans l’adversité et avec un statut de minorité que les protestants, ici comme souvent ailleurs, réalisent les plus belles choses. Qu’aurait été  l’histoire intellectuelle de notre ville sans le réveil sonné par le pédagogue et poète aveugle, Gottlieb Konrad Pfeffel, créateur de la Société de lecture en 1760, de l’Académie militaire en 1773, de la Tabagie littéraire en 1785, lieu culturel de sociabilité qui réunit dans un bel exemple d’oecuménisme, catholiques et protestants. De ce milieu privilégié sortiront les cadre d’une Révolution moins excessive qu’ailleurs, ceux du Consulat et de l’Empire qui fourniront, grâce aux dispositions concordataires, aux protestants les bases légales d’un développement enfin débarrassé  de l’angoissante question : comment survivre en terre hostile ?

Les protestants colmariens ont contribué de façon déterminante à forger l’identité de Colmar, cette plaisante cité, à la fois conservatrice et progressiste, grossière et spirituelle, cléricale et laïque, bourgeoise et laborieuse, consensuelle et revendicatrice, provinciale et capitale, tellement à l’aise, tout au long de son histoire,  pour attirer et pour faire cohabiter les contraires. Voltaire qui n’était pas sot l’avait traité d’iroquoise. Autrement dit, totalement imprévisible et définitivement inclassable. Cette singularité a fini par façonner une identité plus complexe, plus riche que prévue, plus ouverte aussi, grâce notamment à l’apport du protestantisme local.

Dans un article pertinent, daté de 1948, et publié dans l’ouvrage « Deux siècles d’Alsace française », Henri Strohl, alors doyen honoraire de la Faculté de théologie de l’Université de Strasbourg, avait décrit l’esprit républicain et démocratique dans l’église protestante de Colmar, de 1648 à 1848. Cet esprit ne s’est pas contenté  de souffler à l’intérieur d’une communauté d’église, mais il s’est répandu dans toute la ville. Ecoutez-le, cela fait 440 années qu’il anime le genius loci, l’esprit des lieux de notre bonne ville de Colmar.

Bibliographie

Gabriel Braeuner, La Préréforme à Colmar, Annuaire de Colmar, 1975-1976,p. 55-72.
Kaspar von Greyerz, The Late City Reformation in Germany, The case of Colmar 1522-1628, Wiesbaden, 1980.
Henri Strohl, l’esprit républicain et démocratique dans l’église protestante de Colmar de 1648 à 1848, in : Deux Siècles d’Alsace française 1648-1948,p. 429-474,
-Le protestantisme en Alsace, Strasbourg 1950.

Gabriel Braeuner, septembre 2015, conférence donnée au PMC Edmond  Gerrer à Colmar, mercredi 30 septembre 2015 dans le cadre du 440e anniversaire de l’introduction du culte  protestant à Colmar

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